GLUCOSE : Retranscription de la Capsule Glucose (octobre 2005)

OW : Bonjour D.Majiria, pouvez vous vous présenter en quelques mots ?

D.Majiria, c'est un groupe de rock à tendance métal qui existe depuis à peu près sept ans.

OW :
D'où provient justement le nom D.Majiria ?

Le nom de D.Majiria, c'est une longue histoire. En fait nous feuilletions un jour un magazine d'Art et nous sommes tombés sur l'histoire assez bizarre d'un chercher, Pierre Goupille, qui a découvert une tombe au Japon et en gros sur la tombe était marqué un "D", comme le "D" que nous utilisons, et trois kanji qui voulaient dire MAJIRIA. En fait le type en question a vécu une histoire de fou. Il a découvert un masque dans cette tombe et il est devenu fou. C'est vraiment une histoire super bizarre...

OW : Depuis votre présence en 1997 sur la scène musicale belge, comment est-ce quelle est votre opinion sur votre évolution jusqu'en 2005 ?

L'évolution du groupe me semble assez positive. On a avancé pas à pas avec un line-up qui a fort évolué en fait. On a fait pas mal de concert un peu partout, tant en Belgique qu'en France. Nous avons fait deux maxi, "Acide.com" et le deuxième portant le nom "Hybride". Là, on travaille sur notre premier album.

OW : C'est assez remarquable de voir votre longévité. Quelles sont les clefs de succès de ce mariage ?

Il n'y a pas vraiment des clefs. D.Majiria c'est des rencontres. Du line-up original il ne reste plus que deux personnes. Patrice est arrivé il y a trois ans maintenant et Philippe il y a moins de six mois. Cela c'est toujours bien passé avec tout le monde et la vie fait que parfois il y en a certains qui partent. Il n'y a pas vraiment de clefs, cela se fait au feeling. On rencontre des gens, on joue avec eux et on fait la musique qu'on aime ...

OW : Vous indiquez que vous travaillez sur un nouvel album. Après Acide.com en 2000 et Hybride en 2004, à quoi peuvent s'attendre les auditeurs ?

Le nouvel album qui se trouve actuellement en production va être radicalement plus abouti. On a passé beaucoup de temps en studio à travailler pour que ce soit parfait. On a vraiment essayé de chercher la perfection tout en essayant de garder une âme à tout cela. Ce sont des morceaux qui sont entre du rock et du métal, donc parfois c'est très dur, à d'autres c'est très mélodique. C'est très contrasté en fait.

OW : L
es fans de la première heure ne devraient dès lors être guère surpris ...

Cela reste toujours du D.Majiria. Cela reste toujours dans le même esprit. Je crois que les gens seront toutefois surpris, mais pas nécessairement déstabilisés.

OW :
Alors concrètement, qu'est-ce qui est différent par rapport à Acide.com et Hybride ?

Sur Acide.com et Hybride on cherchait encore comment nous allions transmettre notre musique ou encore comment faire passer notre musique au public. Pour cet album, je pense que nous avons trouvé, mais laissons découvrir le public.

OW :
Vous venez de sortir de studio, comment cela s'est-il passé ?

Au studio, cela c'est très très bien passé. On est tombé sur quelqu'un qui a su être à l'écoute de ce qu'on faisait. Il a su capter l'énergie du groupe et la retransmettre sur bande. C'était pour nous super important. Là nous sommes en plein mixage. Il a donc déjà commencé un travail de production et il fait vraiment un travail impressionnant. On n'est pas resté beaucoup de jours en studio pour la prise de son. Mais ce que nous entendons déjà à présent est très encourageant.

OW :
Vous êtes tous originaires de la région liégeoise, pourquoi avoir choisi le Studio Molière de Bruxelles pour l'enregistrement de cet album ? Pourquoi aller si loin ?

On est allé au Studio Molière, car nous avons découvert plusieurs de leur dernières productions, dont notamment celui de Do or Die et on a surtout entendu une démo d'un groupe qui s'appelle Digital Sky. Cette démo avait un son tellement exceptionnel pour une simple démo, que nous n'avons pas hésité longtemps et foncé en quelque sorte tête baissée. Nous avons rencontré Eric Renwart, le contact est très bien passé dès le départ et nous avons su que c'était là qu'il fallait aller.

OW :
Quelles sont vos attentes pour ce premier album ?

On aimerait bien qu'il soit distribué en Belgique et en France, parce qu'on fait quand même du rock en français. Donc on pense que le marché français serait intéressant à exploiter pour nous. Et on en espère le plus possible bien entendu.

OW :
Vous indiquez une distribution large, êtes vous déjà repris dans un label ?

Nous avons plusieurs contacts et d'une manière générale il sont tous fort sympathiques. Mais la plus part du temps, les labels contactés nous demandent déjà le produit fini, donc cela va aussi dépendre de la fin du mixage.

OW :
Avez-vous modifié la manière de travailler sur cet album par rapport au deux premiers EP ?

Pour l'écriture de l'album, cela s'est déroulé comme pour les deux opus précédents, c-à-d ce sont des compos qu'on a fait au fur et à mesure des répétitions de manière pas nécessairement calculée. C'est l'inspiration qui vient sur le moment, donc on crée en fonction de l'inspiration. D'ailleurs, là, nous en avons déjà trois nouvelles compositions depuis que nous avons travaillé sur l'album. Par contre au niveau de la manière de l'enregistrer, là, c'est radicalement différent. C'est vraiment un travail très très pointu et très affiné.

OW :
Au niveau des textes, vous nous avez habitué à livrer des textes engagés. Quels sont les thèmes abordés dans ce nouvel album ?

Pour cet album, ce seront des thèmes beaucoup plus personnels. Ce sont des histoires d'individus qui vivent et ressentent des émotions, alors qu'avant pour Acide.com et Hybride on était plus dans la métaphore sociale.

OW :
En raison des changements précités, cet album, constitue-t-il un sérieux virage pour D.Majiria ?

C'est un virage complètement important, car c'est là que tout se décide. On mise énormément sur cet album. On veut vraiment que celui-ci nous fasse découvrir. Qu'il nous mette le pied à l'étrier si je peux dire.

OW : Vous indiquez que l'album contiendra des aspects plus rock que vos albums précédents, tout est restant du D.Majiria. Est-ce pour vous une manière de vous ouvrir au public ?

Pas nécessairement. C'est avant tout pour se faire plaisir. Mais on compose avant tout en fonction des réactions qu'on pourrait susciter auprès du public. Qu'elle soit positive ou négative.

OW :
Ceci dit, ne risquez-vous pas de prendre à contre-pied les fans de la première heure ?

Il y a un titre qui s'appelle " Contre-sens ", mais d'une manière générale, je ne pense pas qu'on prendra notre public de base à contre-pied, d'autant qu'un grand nombre des compositions ont déjà été testées sur scène et qu'elles fonctionnent. Nous avons par ailleurs de très bons échos.

OW :
L'album est réalisé en autoproduction. Quels sont les obstacles que rencontre un groupe dans ce cadre ?

A peu près tous les obstacles imaginables. Il faut qu'on fasse tout soi-même. Par exemple prendre des contacts. Faire un groupe de rock, c'est 20 % de musique et 80 % d'autres choses. Et toutes ces autres choses peuvent être démotivantes dans la création.

OW :
Pour les 80 %, vous vous entourez de personnes ou d'une aide ?

Oui, là, on commence à être aidé. Mais c'est surtout des amis, qui nous aident à démarcher, que ce soit au niveau des concerts, des contacts avec des labels ou d'autres choses, comme par exemple le sponsoring. On en a besoin et on est vraiment soulagé de les avoir.

OW :
Vous parlez de sponsoring. Comment est-ce que cela fonctionne pour un groupe ?

Là, en l'occurrence il faut contacter des boîtes. En ce qui nous concerne nous avons été approchés par certaines, mais il n'y a encore rien de précis.

OW :
Merci pour cette interview et bonne chance pour la suite ...

Rédigé par Olivier Warland
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